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De la flagellation mentale

Je fais les 100 pas au milieu de mes neurones affolés. Des milliers de kilomètres parcourus, des milliards de secondes perdues, qu'il faudrait convertir en tour du monde salvateur. Malgré tout, je cogite, je décortique, je ressasse. Jamais le même prénom, toujours le même processus. Un banal au revoir, une absence imposée, et c'est un être parmi tant d'autres qui se transforme en l'unique. Ce départ, j'en suis seule responsable, au fond je le sais, je crois même que je l'espérais. Tellement insensé, pourtant, je persiste. Pire, je rumine, me raisonne, tiens un jour, deux, puis replonge. Il n'est rien d'autre qu'un vague fantasme fabriqué par le manque, gonflé par une imagination masochiste qui s'active et tisse une toile empoisonnante. Elle m'enveloppe de souvenirs sublimés, d'images photoshopées, de promesses édulcorées, de rêves défaits.

Rien n'est réel mais je regrette tout, et tout m'y ramène. Les petits détails sans intérêt, auparavant si vite oubliés se faufilent insidieusement jusqu'à moi. Pourquoi voudrais-je les revivre ? La réponse est simple :  je sais que c'est impossible. Il n'existe rien de plus attirant et vivifiant. Rien de plus dévastateur qu'une question sans réponse.  Là réside le pouvoir envoutant du mystère. Qu'importe l'objet, il recevra cette aura mystique et paralysante.

Etendue, lasse, je préfère m'étouffer d'échecs factices que de me relever, au risque d'en affronter d'autres, bien plus effrayants. Irrémédiablement happée par l'inaccessible, définitivement blasée par l'acquis. Tendre la main à ceux qui l'on mordue.

Seul, nous cherchons la tendresse, aimé, la passion, passionné, la destruction.

Voudrais-je un jour briser ce cycle qui me rend malgré lui si … vivante?

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