· 

Ceci n'est pas une balance

10, 20, 30. Ne pas compter combien il en accumule. Ces chiffres m'obsèdent.

Brun, roux ? Qui retenir pour cette soirée ? Qui me fera le moins de mal ? Lequel me fera me sentir plus légère demain au réveil ?

Il m'obsède jour et nuit. Impossible de l'oublier. Pourtant ce n'est pas faute d'essayer. Boire un verre avec les copines, sortir au cinéma, se plonger dans un bon livre. Tous les prétextes sont bons pour s'occuper et cesser d'y penser. Mais il revient sans cesse, il ne me quitte jamais. Son ombre me guette en permanence, il est toujours derrière moi à me souffler mes faits et gestes. Toujours la même rengaine. Toujours la même lutte intestine. Je tente d'y résister, de me convaincre que je suis plus forte que ces envies.

Quand j'arrive à résister assez longtemps, alors c'est elle qui m'attaque, me serre le ventre jusqu'à ce que je craque. Et là, c'est la culpabilité qui prend place, me déchire et m'affaiblie. Ma lutte est vaine, elle est trop forte pour moi. C'est elle qu'il aime, je ne suis qu'un pion, juste là pour leur servir d'entremetteuse. Il ne respectera jamais mes souhaits et elle ne le quittera jamais.

Je n'ai plus qu'à me menotter au lit et avaler la clé, enfin, ils disparaitront.

Mes deux amants diaboliques. Ce poids qui m'enlaidit, cette faim qui me soumet. Régime après régime, j'ai essayé de les oublier pour vivre ma vie. Mais à chaque heure du jour et de la nuit, ils se jouent de moi. Le jour ce sont les envies. Envie de sucre roux, brun, en popcorn aux cinéma, envie de fromage au déjeuner, envie de charcuterie pour se consoler, envie de gras pour se réconforter, de friandises pour s'occuper. Des envies toujours plus fortes que ma volonté, obsédantes, avilissantes. S'accumulant jours après jours sur les contours de mon corps, pour que ce mal-être intérieur s'exprime à l'extérieur, m'isolant un peu plus des autres pour me refermer sur les calories comptées. 10, 20, 30, 100, 1000, 2000… Et quand ma détermination est assez forte, alors c'est la faim qui mène la danse.

Ce soir j'arrête de manger.

 

Voilà comment j'ai perdu ma mère à l'âge de 5 ans. Je l'ai retrouvé au retour d'un voyage scolaire de 2 semaines, inanimée dans sa chambre, les poignets en sang. Aujourd'hui je suis comme elle, esclave de la nourriture. Heureusement, les aliments ont changé, l'aspect et le goût sont totalement indépendants des calories qu'ils comprennent. Et grâce au contrôle de la B-WATCH, il est presque impossible de prendre un seul gramme superflu.

 

Pour découvrir ce nouveau monde, plongez-vous dans B-WATCH.

Écrire commentaire

Commentaires: 0