80km/h. Je roule lentement sur cette route familière, entre le Cantal et mon Limousin natal.
Si cela doit sauver des vies, pourquoi pas.
Au fond de moi je n'y crois pas vraiment.
Ils se remarquent vite. Ces conducteurs dangereux, ces fous du volant qui se moquent de tout, des autres, du savoir être et du savoir vivre.
De toute façon le choix je ne l'ai pas.
Le choix il ne nous l'a pas laissé.
Le choix, je ne l'aurai pas non plus face à lui. Cet homme énervé, condamné à une passivité forcée par la bonne conduite de son prédécesseur. Dès qu'il le peut, il le double, dès qu'il le
peut, il fuse à 130km/h, dès qu'il le peut, il croise ma petite Clio.
90, 50, 110, 130, 80.
Ce ne sont que des chiffres. Tout ce qu'il veut c'est rouler.
Sauf qu'ils sont de plus en plus nombreux à le gêner sur la route.
Dans sa belle berline il n'aura que quelques égratignures et une vie sur la conscience.
Ça, c'était son choix.
Et le vôtre Edouard.
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